QUELLE TRÈS MAUVAISE COMÉDIE ! par François Leclerc

Billet invité.

Le feu vert donné hier soir par le Parlement grec ainsi que par la Commission, la BCE et le FMI, a ouvert la porte mais rien réglé. L’Eurogroupe d’aujourd’hui était le siège de discussions très tendues et n’aboutissant pas. Il en sera probablement de même demain lors du sommet, qui pour être précédé d’un nouvel Eurogroupe demain matin, suivi d’un nouveau lundi…

Venus en formation de combat, Wolfgang Schäuble et Jeroen Dijsselbloem avaient prononcé des petites phrases très dures en entrant en réunion, où il était question de discussions allant être « extrêmement difficiles » et de mesures « insuffisantes ». Le mot « confiance » était dans toutes les bouches, présageant de l’adoption d’un calendrier d’engagement des réformes et de libération sous stricte surveillance et par étapes du nouveau prêt, s’il est accordé. On parlait de 74 à 82 milliards d’euros de nouveaux prêts pour un plan de trois ans, dont les 16 milliards déjà acquis du FMI, calibrés pour permettre le roulement de la dette grecque. A propos de celle-ci, une retraite en bon ordre avait été opérée sur des positions préparées à l’avance : pas question de décote, seul un reprofilage était envisageable.

Mais l’on n’en est plus là. Selon le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, Wolfgang Schäuble a tout bloqué et repris la main en proposant un plan alternatif au plan de trois ans demandé par le gouvernement grec si celui-ci n’améliore pas ses propositions. Ce plan allemand repose sur une sortie de l’euro pendant cinq ans de la Grèce – mais le maintien dans l’Union européenne – la restructuration de sa dette en vendant à une fiducie des actifs à hauteur de 50 milliards d’euros, le tout assorti d’une aide humanitaire. Angela Merkel ayant besoin de Wolfgang Schäuble pour vendre un nouveau plan, celui-ci y a mis ses conditions. La rumeur circulait à Athènes de la constitution d’un gouvernement d’union nationale dont Alexis Tsipras serait le premier ministre.